In this sole preparation acquiesce those who contrary to the opinion of the whole world, and in a manner paradoxical to all philosophers, gain their living by going backwards.
Original French: En ceſte seule præparation acquieſcent ceulx qui contre l’opinion de tout le monde, & en maniere paradoxe à tous Philoſophes, guaingnent leur vie a recullons.
Modern French: En ceste seule praeparation acquiescent ceulx qui contre l’opinion de tout le monde, & en manière paradoxe à tous Philosophes, guaignent leur vie à recullons.
Notes
Ropemakers
Rope makers from the 1873 edition of Gargantua and Pantagruel illustrated by Gustav Doré.
The ropewalk
To spin the hemp into strong, durable rope, workers at the ropewalk maintain a clockwise twist in three separate strands at left, while at right workers bind all three strands together by twisting them in the opposite direction. This use of opposite twists counteracted the rope’s natural tendency to unwind. Because the rope shortened slightly with every twist, the big binding crank and the center quide were mounted on heavy sleds to enable them to move slowly with the inevitable contraction. Between the sleds, workers use staves to add leverage to the twist, in order to ensure that the bind is both tight and uniform.
The ropewalk
At the ropewalk, workers girdled by fibrous bundles of hemp attach the fiver to revolving hooks on man-powered spinning machines, at center, and then walk slowly backward, paying out the hemp as it twists into rough yarn. To make the long yarn need for lengthy marine cables, ropemakers sometimes retreated hundreds of yards, slipping the yarn through overhead and waist-high guides like those at left, to keep it off the ground. When all the fiber had been paid out, the yarn was reeled back in on spools, at right, and then carried off to be saturated in weatherproofing tar before being spun into finished rope.
a recullons
Dont pour ceste année les chancres yront de cousté, et les cordiers à recullon…
acquieser
To yeeld, or agree unto; come to an agreement, be at quiet strive, or stir, no more.
Acquiescent
S’en tiennent là, en ce qu’ils emploient le chanvre tout crud.
gain their living by going backwards
Ropemakers, to whom the Hemp comes raw, and who in working it, go backwards.
à recullons
Les Cordiers. Ils acquiescent; c’est-à-dire, ils s’en tiennent à cette préparation grossier, employant le chanvre tout crud.
acquiescent
S’en tiennent-là, en ce qu’ils emploient le chanvre tout crud. (L.) — S’en tiennent à cette préparation grossière, employant le chanvre tout crû.
Il veut parler des cordiers qui gagnent leur vie en travaillant à reculons.
a recullons
Ce sont les cordiers.
going backwards
Fr. à reullons. The reference is to rope-makers, who walk backwards in twisting their ropes. Cf. Pant. Prog. c. 2.
à recullons
Les cordiers. Ils marchent à recullons en tirent d’un sac les fibres de chanvre dont se file la corde.
they earn their living by backing up
These are the ropemakers, who retreat as they draw, from a bag, the hemp threads they twist into ropes.
guaingnent leur vie à recullons
Rabelais met le lecteur ordinaire sur la voie de déchiffrer l’enigme. On peut estimer que les «gens doctes et sçavants» avient déjà soulevé le léger voile du mot pantagruélion, mais les autres point encore. Gagner sa vie à reculons, en revanche, était une locution qui, au su de tout le monde voulait dire être cordier (Cotgrave: «To live by going backwards; viz., by making of ropes»). Or tous les auteurs depuis Pline, XIX, 56 — utilissima funibus cannavis — font ressortir l’importance du chanvre dans la manufacture des cordes. Cf. aux deux extremes, Dioscorides, De medica materia, Francfort, 1549, 283: «Cannabis sativa planta magni in vita usus ad robustos funes factitandos. […] Hujis cortex torquendis funibus accomodatus», etc.; C. Estienne, Praedium rusticum, Paris, 1554, 436: «Utilissima funibus: quoque densior, eo est tenerior».
à reculons
Gagner sa vie à reculons était une locution proverbiale pour désigner les tisserands.
a recullons
Les cordiers, qui reculent en tirant du sac les fibres de chanvre avec lesquelles on file la corde.
à recullons
C’est-à-dire les cordiers, comme l’etablit la Pantagruéline Prognostication, II: «Pour cette année les chancres yront de cousté, et les cordiers à recullon.» «Gagner sa vie à reculons» était une locution répandue pour les désigner.
chanvre
CHANVRE
A.− Plante dicotylédone de la famille des Cannabinées, cultivée dans les régions tempérées pour ses fibres textiles.
SYNT. Chanvre d’eau, chanvre sauvage; essence, extrait, huile, vapeur de chanvre; broyer, cueillir, tiller ou teiller le chanvre.
Matière textile fournie par le chanvre et préparée par rouissage et teillage :
Dans mon allée habite un cordier patriarche,
Vieux qui fait bruyamment tourner sa roue, et marche
À reculons, son chanvre autour des reins tordu.
—Hugo, Les Contemplations, t. 2, 1856, p. 25.
Cravate de chanvre. Cf. cravate.
B.− En partic. Chanvre indien. Chanvre cultivé dans les régions chaudes et dont les fleurs sont utilisées pour préparer le hachisch.
le chanvre avec lequel on fait la pâte de hachich était cette même herbe qui, au dire d’Hippocrate, communiquait aux animaux une sorte de rage et les portait à se précipiter dans la mer. —Nerval, Voyage en Orient, t. 2, 1851, p. 186.
Étymol. et Hist.
1172-75 chanve (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. W. Foerster, 5552);
1268-71 chanvre (E. Boileau, Métiers, 148 ds T.-L.);
1690 (Fur. : Chanvre, signifie aussi simplement, la filace et le fil. Il a vendu tant de chanvre, de la toile de chanvre). D’une forme altérée du lat. class. cannabis, fém., lui-même empr. au gr. κ α ́ ν ν α ϐ ι ς; comme en gr. et en lat. le mot présente en lat. médiév. des formes des deux genres : canava (Capit. reg. Franc., 32, 62 ds Mittellat. W. s.v., 171, 2), canapus (Oribase ds André Bot.) d’où l’hésitation sur le genre ds T.-L., Godefroy. Compl.,cependant on ne relève pas le masc. av. le xvies. ds Godefroy. Compl.; le seul masc. relevé en 1270 étant d’orig. picarde; le fém. est encore attesté par La Fontaine (ds Littré) et est demeuré dans de nombreux dialectes (FEW t. 2, p. 213b).
1. Chanvreur<, subst. masc. Ouvrier qui travaille le chanvre.
Ce qui achevait de me troubler la cervelle, c’étaient les contes de la veillée lorsque les chanvreurs venaient broyer
—G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 45
2. Chanvrier, ière, adj.,subst. Celui, celle qui prépare le chanvre. Emploi adj. Relatif à l’industrie du chanvre. − fém. 1resattest. 1680 (Rich.); 1826 (Mozin-Biber t. 1)
3. Chanvrière, subst. fém.Terre où l’on cultive le chanvre. Se dit parfois pour chènevière. − Les dict. indiquent que chènevière est plus usité.− 1reattest. 1429 (Trésor des Chartes du Comté de Rethel, III, 93, 28 ds Morlet 1969).