un certaine usage
Presque tous ces exemples viennent, indirectement peut-être, de Pline, Hist. naturelle, XII, 7; XVI, 10, 26 et 34; XVII, 24; XVIII, 6, 17 et 18; XIX, 6; XXIII, 7; XXIV, 1; XXVII, 2 et 9. N’y manquent que ceux de «la teigne et cuscute», double nom d’une plante parasite, de la férule, de l’ail et de la ciguë. Rabelais développe ici l’idée bien connue des antipathies: outre Pline (surtout XXIV, 1) et Plutarque (Propos de table, II, 7, où l’on trouve l’exemple de l’ail, à côté de celui du figuier et du tareau), voir Erasme, De amicitia; Agrippa, De la philosophie occulte, I, XVII et XVIII; Cœlius Rhodiginus, Antiquae Lectiones, XV, 25; etc. C’est l’une des idées-forces de la conception ancienne de la nature. Peut-être, sur la cuscute, Rabelais se souvient-il des annotations de Manardi sur Mésué; à l’article «De Epithymo», on lit que la cuscute «passim cum lino nascitur, illudque quasi strangulat». Pour la férule, s’il faut être botaniste pour identifier la plante, son antipathie pour les écoliers est bien connue…
Le Tiers Livre
Jean Céard, editor
Librarie Général Français, 1995