Angine
L’esquinancie.
François Rabelais [ca. 1483–1553]
Le Rabelais moderne, ou les Œuvres de Rabelais mises à la portée de la plupart des lecteursFrançois-Marie de Marsy [1714-1763], editor
Amsterdam: J.-F. Bernard, 1752
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angine
Angine, angina (Celse) de angere, étrangler. Squinanche, Synanche (Galien) (de σὺν, ἄγχω, étrangler) ou esquinancie, noms sous lesquels les anciens auteurs désignaient les affections suffocantes aiguës de pharynx et du larynx: angines, croup, phlegmons amygdaliens, rétropharyngiens, etc. Ce terme était comme on voit un peu confus: «Nos apoticaires barbiers ne sçachantz aucunement discerner des accidentz qui adviennent en ces parties, lesquels sans rien excepter ilz appellent Squinancie», dit Lisset Benancio, Déclaration des abuz et tromperies qui font les apoticaires, Médicine anecdotique, hist. et littéraire, 1901, p. 302. (Paul Delaunay)
François Rabelais [ca. 1483–1553]
Oeuvres. Tome Cinquieme: Tiers LivreAbel Lefranc [1863-1952], editor
Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931
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angine
Voir chap. XXXII., n. 20. «Angine» est l’équivalent latin de «squinanche». Ce passage rappelle que Pantagruel, qui doit son nom à un petit diable des Mystères doué d’une vertu altérnative (voir Pantagruel, II), a maintes fois exercé ce pouvoir, et d’abord avec l’écolier limousin qui, toute sa vie altéré, «disoit souvent que Pantagruel le tenoit à la gorge» (Pantagruel, VI). Ainsi l’herbe de Pantagruel est toute destinée à serrer les gorges et convient excellemment aux étranglés et aux pendus.
François Rabelais [ca. 1483–1553]
Le Tiers Livre
Jean Céard, editor
Librarie Général Français, 1995
esquinance
Spoken by Panurge, Chapter 32 of Le Tiers Livre:
«Attendez, que je vous donne à boyre dedans cestuy hanat Nestorien. Voulez vopus encores un traict de Hippocras blanc? Ne ayez paour de l’Esquinance, non. Il n’y a dedans ne Squinanthi, ne Zinzembre, ne graine de Paradis.»
Note re Hippocras blanc: Ce «vin aromatisé avec sucre et cannelle [ou cinnamome]», dit La Framboisière (voir chap XXX, n 23), Le Gouvernment, XVI, ne doit etre utilisé qu’à propos, «à cause que par sa chaleur et vaporation grande il excite plusieurs maladies dangereuses, comme la squinancie, l’apoplexie et la paralysie». Il est un remède convenable à «ceux qui sentent quelque froideur et débilité à l’estomach. On appellait «squinancies» les affections suffocantes de la gorge.
François Rabelais [ca. 1483–1553]
Le Tiers Livre
Jean Céard, editor
Librarie Général Français, 1995