Category Archives: fragment

Fragment 490126

PREVIOUS

NEXT

soldiers,

Original French:  gens de guerre,

Modern French:  gens de guerre,



Notes

Le Soldat Françoys

Le Soldat. Desprez, Recueil de la diversité des habits (1564)
Le vrai soldat françoys se monstre
Prest pour combatre, ou pour faire bravades,
Mais quelque fois il remet a la monstre
Son hoste, ou bien le paye de bastonnades.

Desprez, François (1525-1580), Recueil de la diversité des habits. qui sont de present en usage, tant es pays d’Europe, Asie, Affrique, & Isles sauvages, Le tout fait apres le naturel. Paris: Richard Breton, 1564. f. 022. Bibliothèque National de France: Gallica

PREVIOUS

NEXT

Posted . Modified 31 December 2018.

artisans

PREVIOUS

NEXT

artisans,

Original French:  artiſans,

Modern French:  artisans,



Notes

Building Noah’s ark

Building Noah’s ark. Schedel, Die Schedelsche Weltchronik (Schedel's World History or Nuremberg Chronicle) (1493)
Das ander alter der werlt hebt sich an von noe nach der gemainen sintfluss vnd weret bis auff abraham nach vnderschidlicher zal der iar bey anfang diss buchs geschriben. aber vor der sintfluss durch. c. iar ist der herr dem noe erschinen: Von der archen Noe

Schedel, Hartmann (1440-1514), Die Schedelsche Weltchronik (Schedel’s World History or Nuremberg Chronicle). Nürnberg: Anton Koberger, 1493. 11r. Wikimedia Commons

Building Noah’s ark (color)

Building Noah’s ark. Schedel, Die Schedelsche Weltchronik (Schedel's World History or Nuremberg Chronicle) (1493)
Das ander alter der werlt hebt sich an von noe nach der gemainen sintfluss vnd weret bis auff abraham nach vnderschidlicher zal der iar bey anfang diss buchs geschriben. aber vor der sintfluss durch. c. iar ist der herr dem noe erschinen: Von der archen Noe

Schedel, Hartmann (1440-1514), Die Schedelsche Weltchronik (Schedel’s World History or Nuremberg Chronicle). Nürnberg: Anton Koberger, 1493. 11r. Wikimedia Commons

L’artisan

L’artisan. Desprez, Recueil de la diversité des habits (1564)
C’est l’artisan vestu de bonne cape,
Aymant labeur, àfin qu’il s’en nourrice,
Oysiveté par travail il eschape,
Pource qu c’est de tous maux la nourrice.

Desprez, François (1525-1580), Recueil de la diversité des habits. qui sont de present en usage, tant es pays d’Europe, Asie, Affrique, & Isles sauvages, Le tout fait apres le naturel. Paris: Richard Breton, 1564. f. 019. Bibliothèque nationale de France

PREVIOUS

NEXT

Posted . Modified 19 February 2019.

subsidiary fief of the castellany of Salmiguondin

PREVIOUS

NEXT

Because he held I know not what subsidiary fief of the castellany of Salmiguondin.

Original French:  Par ce qu’il tenoit ie ne ſçay quoy en arriere fief de la chaſtellenie de Salmiguondin.

Modern French:  Par ce qu’il tenoit je ne sçay quoy en arrière fief de la chastellenie de Salmiguondin.



Notes

Comment Pantagruel de sa langue couvrit toute une armée, & de ce que l’auteur veit dedans sa bouche.

Veu que nul n’avoit encores escript de ce pays là où il y a plus de xxv. royaulmes habitez, sans les devers, & ung gros bras de mer: mais ien ay composé ung grand livre intitulé l’Histoire de Guorgias: car ainsi les ay ie nommez par ce qu’ilz demouroient en la gorge de mon maistre Pantagruel. Finablement ie m’en vouluz retourner & passant par la barbe me gettay sus ses espaules, & de là me devalle en terre & tumbe devant luy. Et quand il me apperceut, il me demanda.
Dont viens tu Alcofrybas?
Et ie luy responds, de vostre guorge monsieur.
Et despuis quand y es tu? dist il.
Despuis (dis ie) que vous alliez contre les Almyrodes.
Il y a (dist il) plus de six moys. Et de quoy vivoys tu? que mangeoys tu? que beuvoys tu?
Ie responds. Seigneur de mesmes vous, & des plus fryans morceaux qui passoient par vostre guorge ie prenoys le barraige.
Voire mais (dist il) où chyois tu?
En vostre guorge monsieur, dys ie.
Ha ha tu es gentil compaignon, dist il. Nous avons avecques l’ayde de dieu conquesté tout le pays des Dipsodes ie te donne la chastellenie de Salmigondin.
Grant mercy (dys ie) monsieur [vous me faictes du bien plus que n’ay desservy envers vous].

Rabelais, François (1494?–1553), Pantagruel. Les horribles et espouvantables faictz & prouesses du tresrenommé Pantagruel Roy des Dipsodes, filz du grand geant Gargantua, Composez nouvellement par maistre Alcofrybas Nasier. Lyon: Claude Nourry, 1532. Ch. 22. Athena

Comment Panurge fut faict chastellain de Salmiguondin en Dipsodie, & mangea son bled en herbe.

Donnant Pantagruel ordre au gouvernement de toute Dipsodie, assigna la chastellenie de Salmiguondin à Panurge, valent par chascun an 6789106789. Royaulx en deniers certains, non comprins l’incertain revenu des Hanetons, & Cacquerolles, montant bon an mal an de 2345768. à 2435769. moutons à la grande laine. Quelques foys revenoit à 1234554321. Seraphz: quand estoit bonne année de Cacquerolles, & Hanetons de requeste. Mais ce n’estoit tous les ans. Et se gouverna si bien & prudentement monsieur le nouveau chastellain, qu’en moins de quatorze iours il dilapida le revenu certain & incertain de sa Chastellenie pour troys ans. Non proprement dilapida, comme vous pourriez dire en fondations de monastères, erections de temples, bastimens de collieges & hospitaulx, ou iectant son lard aux chiens. Mais despendit en mille petitz banquetz & festins ioyeulx, ouvers à tous venens, mesmement bons compaignons, ieunes fillettes, & mignonnes gualoises. Abastant boys, bruslant les grosses souches pour la vente des cendres, prenent argent d’avance, achaptant cher, vendent à bon marché, & mangeant son bled en herbe. Pantagruel adverty de l’affaire, n’en feut en soy aulcunement indigné, fasché, ne marry. Ie vous ay ià dict, et encores rediz, que c’esttoit le meilleur petit & grand bon hommet, que oncques ceignit espée. Toutes choses prenoit en bonne partie, tout acte interpretoit à bien. Iamais ne se tourmentoit, iamais ne se scandalizoit. Aussi eust il esté bien forissu du Deificque manoir de raison, si aultrement se feust contristé ou alteré. Car tous les biens que le Ciel couvre: & que la Terre contient en toutes ses dimensions: hauteur, profondité, longitude, & latitude, ne sont dignes d’esmouvoir nos affections, & troubler nos sens & espritz.

Rabelais, François (1494?–1553), Le Tiers Livre des Faicts et Dicts Heroïques du bon Pantagruel: Composé par M. Fran. Rabelais docteur en Medicine. Reueu, & corrigé par l’Autheur, ſus la cenſure antique. L’Avthevr svsdict ſupplie les Lecteurs beneuoles, ſoy reſeruer a rire au ſoixante & dixhuytieſme Liure. Paris: Michel Fezandat, 1552. Chapitre II. Les Bibliotèques Virtuelles Humanistes

fief

Fief, ou chose tenuë noblement. Praedium beneficiarium, Clientelaris res, Fundus clientelaris, Praedium clientelare. Bud. Il vient de ce mot Feld, Allemant, qui signifie champ, et non pas de cestuy Latin, Fides, ou Fidelitas, voyez Ban.

Nicot, Jean (1530–1600), Thresor de la langue françoyse, tant ancienne que moderne. Paris: David Douceur, 1606. Bibliothèque nationale de France

arriere-fief

Praedium subclientelare.

Nicot, Jean (1530–1600), Thresor de la langue françoyse, tant ancienne que moderne. Paris: David Douceur, 1606. Bibliothèque nationale de France

chastellenie

Chastellenie : A Castle-wick, or Castleship; the Tenure or Honour of a Castleship ; the Estate, Jurisdiction, or Dignity of a Lord Castellain; a kind of Seigniory that’s held of some other than the King, or not directly of the Crown, and hath all (subaltern) Jurisdiction annexed unto it.

Cotgrave, Randle (–1634?), A Dictionarie of the French and English Tongue. London: Adam Islip, 1611. PBM

Salmigondin

A Hachee; or meat made ordinarily of cold flesh, cut in little peeces, and stewed or boyled on a chafingdish, with crummes of bread, wine, ver-juyce, vinegar, sliced Nutmeg, and Orange pills

Cotgrave, Randle (–1634?), A Dictionarie of the French and English Tongue. London: Adam Islip, 1611. PBM

arriere-fief

arriere-fief: m. A mesne fief; a fief that is held of, or depends on another, or higher fief.

soubs-fiefver: C’est bailler en arriere-fief partie de son fief. — Ragueau.

Fief: m. A Fief. A (Knights) fee, a Mannor, or inheritance held by homage, and fealty; and given at the first, in trust, and upon promise of assistance, or service in the wars : (A learned Frenchman defines it, L’heritage tenu à foy & hommage, baillé à aucun pour la fiance qu’on a eue en luy; Another, La terre concedée à cause de confiance, ou foy promise par le preneur d’icelle, d’assister son Seigneur en guerre: which both together make good my definition ; ) Also, a Tenure, or Estate in fief, or in fee. This word was first heard of, after the conquest of Gallia by the Francs (or ancient French-men) when their Soveraign Princes, reserving some land for their own Domains, distributed the rest (by whole Countreys, or large territories) among their Captains, and principal followers, on condition, that they should hold of them, and aid them in their wars; in which distribution respect was also had of, and provision made for, the inferior French Souldiers (whereof the more, or fewer those Captains had under them, the greater, or less were their portions) whereupon the Captains, having (as formerly their Princes) reserved somewhat for their particular demains, they divided the best part of the rest among them, to be held of themselves by the same Tenure, on on the same condition, that they held the whole of the King: (Hence came the Arriere fiefs:) the other part they shared among the natural inhabitants of the country, on much baser conditions/ In those times all Fiefs were determined by the death of the Feoffces (?) and revokable at the will of the Feoffer, but not long after they became (as the most of the are now) patrimonial, or hereditary.

Cotgrave, Randle (–1634?), A French and English Dictionary. London: Anthony Dolle, 1673. Google Books

arrière-fief

Fief mouvant d’un autre Fief. Une terre qui a plusieurs arrière-Fiefs.

Dictionnaire de L’Académie française (5th Edition). 1798.

salmigondis

ragoût de plusieurs viandes réchauffées ensemble: Offrirent a leur Dieu… chous cabuts… salmiguondins (Rabelais Quart liv. LIX ed. 1552)
Hachis, vinaigrettes, saupiquets, salmingondins, etc. (H. Est., Apol. p. Herod., p. 431, ed. 1566)

Godefroy, Frédéric (1826–97), Complément du dictionnaire de l’ancienne langue française. et de tous ses dialectes du IXème au XVème siècle. Paris: Vieweg, Libraire-Éditeur, 1895-1902. Lexilogos – Dictionnaire ancien français

castellany

[from med Latin, castellainia, castle] The office or jurisdiction of a castellan; the lordship of a castle, or the district belonging to a castle. First example from 1357.


mesne

[altered spelling of AF meen, mean] Feudalism. Mesne lord. A lord who holds an estate of a superior lord.


salmagundi

salmagundi. Forms: 7-8 salmagondi, 8 salamongundy, (sallad-magundy, Solomon Gundy, salmi-, salmogundy, salmagunda), 8-9 salmagundy, 7- salmagundi. [adopted from French salmigondis (in the 16th c. salmiguondin, salmingondin), of obscure origin.]

Cookery. A dish composed of chopped meat, anchovies, eggs, onions with oil and condiments.

1674 Blount Glossogr. (ed. 4), Salmagundi (Ital.), a dish of meat made of cold Turky and other ingredients.

1709 W. King Cookery ix, Delighting in hodge-podge, gallimaufries, forced meats, jussels, and salmagundies.

1710 P. Lamb Royal Cookery 118 To make Sallad-Magundy.

1751 Smollett Per. Pic. I. xxxviii. 287 A barrel of excellent herrings for salmagundy, which he knew to be his favourite dish.

1764 Eliz. Moxon Eng. Housew. (ed. 9) 103 To make Solomon Gundy to eat in Lent.

1892 Encycl. Pract. Cookery (ed. Garrett), Salmagundi.

2 transferred sense and fig.

1761 T. Twining in Recreat. & Stud. (1882) 18 After all this salmagondis of quotation, can you bear another slice of Aristotle?

1764 Foote Patron ii. Wks. 1799 I. 340 By your account, I must be an absolute olio, a perfect salamongundy of charms.

1777 Colman Prose on Sev. Occas. (1787) III. 218 Unbuttoned cits… . Throw down fish, flesh, fowl, pastry, custard, jelly, And make a Salmagundy of their belly.


Salmiguondin

Salmigondin: Name of the Castellany (the extent of land and jurisdiction appertaining to a castle) that is given first to Alcofrybas and, after the anagramatic narrator’s disappearance, to Panurge (Third Book, Chapter 2), which has generally been interpreted as an oversight by Rabelais. Considering that “salmigondis” is a type of ragout, a hotchpotch of leftover meats, one could also see a design behind the property’s reassignment.

Zegura, Elizabeth Chesney, The Rabelais Encyclopedia. Westport CT: Greenwood, 2004. p. 221. Google Books

Salmiguondin

Le premier chapitre du Tiers Livre et le début du deuxième poursuivent et achèvent le récit de la campagne victorieuse de Pantagruel, roi d’Utopie, contre les Dipsodes. Si la continuité narrative est ainsi assurée, ce n’est pas sans quelques menus changements. Je passe sur les considérations nouvelles relatives à la guerre et à la conquête pour noter surtout que la châtellenie de Salmigondin, d’abord dévolue dans Pantagruel à Alcofrybas, est désormais assignée à Panurge.

Céard, Jean, Présentation du Tiers Livre. 2006. Vox Poetica

Castellan

A castellan was the governor or caretaker of a castle or keep. Usually, a castellan combined the duties of both a majordomo (responsible for a castle’s domestic staff) and a military administrator (responsible for maintaining defenses and protecting the castle’s lands). This was particularly the case if there was no lord resident at the castle, or if the resident lord was frequently absent. In France, castellans (known in French as Châtelains) who governed castles without resident nobles acquired considerable powers, and the position actually became a hereditary fiefdom.

Castellan. Wikipedia

PREVIOUS

NEXT

Posted . Modified 8 June 2020.

notably by Xenomanes, the great voyager and traverser of perilous ways

PREVIOUS

NEXT

notably by Xenomanes, the great voyager and traverser of perilous ways,

Original French:  notãment de Xenomanes le grãd voyagier & trauerſeur des voyes perilleuſes,

Modern French:  notamment de Xenomanes le grand voyagier & traverseur des voyes perilleuses,


Panurge’s pal Xenomanes was the expedition’s pilot. Prior to the departure, he presented Gargantua with his universal hydrographic chart, on which was plotted the fleet’s intended route to the Oracle of the Bottle.


Notes

Le Courtisan

Le Courtisan. Desprez, Recueil de la diversité des habits (1564)
Le Courtisan françoys, au temps qui court
Est brave ainsi qu’en voyez la figure,
A mainte Dame il sçait faire la Court,
Car d’eloquence il entend la mesure.

Desprez, François (1525-1580), Recueil de la diversité des habits. qui sont de present en usage, tant es pays d’Europe, Asie, Affrique, & Isles sauvages, Le tout fait apres le naturel. Paris: Richard Breton, 1564. f. 014. Bibliothèque National de France: Gallica

Comment Pantagruel monta sus mer, pour visiter l’Oracle de la dive Bacbuc

On moys de Iuin, au iour des festes Vestales: celluy propre on quel Brutus conquesta Hespaigne, & subiugua les Hespaignolz, on quel aussi Crassus l’avaricieux feut vaincu & deffaict par les Parthes, Pantagruel prenent congé du bon Gargantua son père, icelluy bien priant (comme en l’Eglise primitive estoit louable coustume entre les saincts Christians) pour le prospère naviguaige de son filz, & toute sa compaignie, monta sus mer au port de Thalasse, accompaigné de Panurge, frère Ian des entommeures, Epistemon, Gymnaste, Eusthenes, Rhizotome, Carpalim, & aultres siens serviteurs & domesticques anciens: ensemble de Xenomanes le grand voyageur & traverseur des voyes perilleuses, lequel certains iours par avant estoit arrivé au mandement de Panurge. Icelluy pour certaines & bonnes causes avoit à Gargantua laissé & signé en sa grande & universelle Hydrographie la routte qu’ilz tiendroient visitans l’oracle de la dive Bouteille Bacbuc.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Le Quart Livre des Faicts et dicts Heroïques du bon Pantagruel. Composé par M. François Rabelais docteur en Medicine. Paris: 1552. Chapter 1. Athena

Xemonames

Panurge respondit que son amy Xenomanes leurs suffiroit, et d’abondant deliberoit passer par le pays de Lanternoys et la prendre quelque docte et utile lanterne, laquelle leurs seroit pour ce voyage ce que feut la Subylle a Aenas descendent es champs Elisiens.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Le Tiers Livre des Faicts et Dicts Heroïques du bon Pantagruel: Composé par M. Fran. Rabelais docteur en Medicine. Reueu, & corrigé par l’Autheur, ſus la cenſure antique. L’Avthevr svsdict ſupplie les Lecteurs beneuoles, ſoy reſeruer a rire au ſoixante & dixhuytieſme Liure. Paris: Michel Fezandat, 1552. Chapter 47. Les Bibliotèques Virtuelles Humanistes

Xenomanes

Le Duchat notes, “J’ai cru d’abord que c’étoit ici Pierre Belon du Mans, (Cenomanus) grand voyageur sous le réigne de Henri II; mais en 1546 lors que Rabelais composa son troisième livre, Pierre Belon étoit trop jeune, puis que son portrait ne lui donne que trent-six ans en 1555 lois qu’il publia son Ornithologie. Baillet, chap 5. de la 3. partie de ses Auteurs déguisez, prétend que Traverseur des voies perilleuses est le nom que s’étoit donné un écrivain galant plus ancien que Rabelais; mais je doute que nous ayons le livre d’un titre approchant que certaine traduction de Latin de la Nef des Fous sous le titre des Peguards traversans les perilleuses voyes des folles fiances du monde. Or ce livre est purement de Morale. Enfin, on a de Jean Bouchet, auteur des Annales d’Aquitaine, un in-fol. sous le tître d’Epistres morales & familiéres du traverseur, imprimé à Poitiers 1545, et il est visible que dans in ouvrage de la nature de ces épîtres, lors que Jean Bouchet y a pris le surnom de Traverseur, il s’est considéré proprement sous l’idee d’un mortel qui n’étoit sur la terre qu’en qualité de voiageur et comme en passant. Or, quelle apparence que cet homme, que d’ailleurs on ne dit pas avoir jamais voyagé, soit le même Xénomanes que Rabelais donne ice pour Guide à Pantagruel dans un navigation longue et périlleuse? Selon moi, traverseur de yoves perilleuses ne désigne ici personne en particulier, mais seulement un voyageur d’inclination et de profession, et c’est ce qu’emporte le mot Grec [Xenomanes]. Voiez les anciennes Scolies (l’Alphabet de l’auteur françois). L’on a encore du même Jean Bouchet de Poitiers, un grand in-12 gothique, imprimé à Paris, en 1541, par Jean Réal, qui est un roman moral et spirituel, intitulé, Les triomphes de la noble et amoureuse Dame, et l’Art d’honnestement aimer, par le Traverseur des voyes périlleuses.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Œuvres de Maitre François Rabelais. Publiées sous le titre de : Faits et dits du géant Gargantua et de son fils Pantagruel, avec la Prognostication pantagrueline, l’épître de Limosin, la Crême philosophale et deux épîtres à deux vieilles de moeurs et d’humeurs différentes. Nouvelle édition, où l’on a ajouté des remarques historiques et critiques. Tome Troisieme. Jacob Le Duchat (1658–1735), editor. Amsterdam: Henri Bordesius, 1711. p. 252. Google Books

Xenomanes

Ozell notes, “See in M. du Chat variety of Opinions who this shoul’d mean; but upon the whole, he thinks Nobody in intended particularly by the name of Xenomanes, but only in General one that’s more than ordinary fond of Travelling, or Pilgrimaging, into Foreign Countries, from [gk], a Stranger, Pilgrim, and [gk] inordinate furious fondness.”

Rabelais, François (ca. 1483–1553), The Works of Francis Rabelais, M.D. The Third Book. Now carefully revised, and compared throughout with the late new edition of M. Le du Chat. John Ozell (d. 1743), editor. London: J. Brindley, 1737. p. 335.

Xenomanes

Quant à Xenomanes, nous avons déja dit, au commentaire du chapitre XLVII, que nous pensions que «Xenomanes, amy de Panurge et truchement de Pantagruel, le grand voyaigeur et traverseur des voyes perilleuses,» étoit ou Pierre Danès, ambassadeur de François Ier au concile de Trente, depuis 1545 jusqu’en 1563, ou François de Lorraine, duc de Guise de d’Aumale, frère du cardinal Charles de Lorraine, notre Panurge. «Xenomanes tenoyt je ne sçay quoy en arrier fief de la chastellenie de Salmigondin,» sans doute parcequ’il possédpoit des bénéfices ou des salines: Danès étoit professeur de grec au Collège de France, et il y a des salines en Lorraine. Il avoit quarante-neuf ans, le duc de Guise avoit vingt-sept, lorsque Rabelais écivoit son troisième livre. Henri II nomma Danès précepteur du dauphin, depuis François II, et lui donna l’evêché de Lavaur. Il prononça, en 1546, un très beau discours au concile de Trente, et c’est lui que fit cette spirituelle réponse: Utinam, ad istud gallicinum Petrus resipiscerent! à la raillerie d’un évêque italien sur Pseaume, évêque de Verdun, qui avoit parle avec beaucoup de force contre les abus de la cour de Rome: Gallus cantat.
De Marsy prétend que «Xenomanes, dont le nom, dit-il, vient du grec ξενομαγηζ, qui a la manie des voyages, désigne Luther ou Calvin, grands voyaigeurs et traverseurs des voyes perilleuses.» Mais il ne s’agit pas ici d’un voyageur de profession: la flotte est dirigée dans un voyage long et hazardseux par Xenomanes; c’est lui qui trace la route qu’elle doit suivre pour arriver au temple de la dive bouteille, c’est-à-dire de la vérité. Le voyage de Pantagruel, de Panurge et de Xenomanes en Lanternois, doit être le voyage politique, moral, et critique d’un roi et de ses favoris sur le vaisseau de l’état, ou l’avènement de ce roi au gouvernement, pendant la concile de Trente. C’est pour cela que Pantagruel, à son arrivée, «dressage equipaige de navires, nauchiers, pillots, gens de guerre,» etc., et «qu’il fait surtout charger grande foison de son herbe pantagruelion.» Xenomanes doit donc être un des ministres ou des courtisans de ce prince. Ce voyage doit donc être une allégorie semblable à celle de la quatorzième ode d’Horace:

O navis, referent in mare te novi
Fluctus.

Le duc de Guise a partagé, avec son frère le cardinal, la faveur de Henri II, et tenu sous lui le gouvernail du vaisseau de l’état. Mais Henri II ne reegnoit pas encore in 1546. Il se préparoit alors seulement à régner. Par conséquent, nous le répétons, nous pensons que Xenomanes doit être plutôt Pierre Danès que non pas le duc de Guise. Le titre de traverseur des voyes perilleuses, que Rabelais donne à Xenomanes, est celui que son ami Bouchet venoit de prendre dans des épîtres morales, imprimées à Poitiers en 1545.
Si nous avions à choisir parmi les savants voyageurs de ce temps-là, l’âge de Belon, qui avoit vingt-sept ans en 1546, ne seroit point à nos yeux un obstacle comme il en est pour Le Duchat (voyez note 9 du chapitre XLIX); et son surnom de Cenomanus, analogue à celui de Xenomanes, auroit pu nous porter à lui donner la préférence sur Rondelet, qui fit plusieurs voyages pour s’instruire à fond de l’histoire des poissons, à laquelle il travailliot; parceque d’ailleurs ce voyageur naturaliste a déja paru dans le roman, sous le nom de Rondibilis. Mais Jacques Cartier qui étoit de Saint-Malo, qui a voyagé sous les auspices de François Ier, et qui a découvert en 1534 une grande partie du Canada, auroit pu l’emporter sur l’un et sur l’autre, dans nos conjectures, quoique Rabelais semble se moquer des relations de ce voyageur dans le chapitre XXXI du livre V.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Œuvres de Rabelais (Edition Variorum). Tome Cinquième. Charles Esmangart (1736–1793), editor. Paris: Chez Dalibon, 1823. p. 251. Google Books

Xenomanes

Clef des allégories du Roman de Rabelais. Donnée au XVIIe siècle. Cette clef ne mérite pas d’etre prise au sérieux. Elle peut cependant donner une idée des interprétations arbitraires dont le Roman de Rabelais a été l’object, et nous n’avons pas jugé inutile de la reproduire.

Xenomanes – Le chancelier [Chancelier (du latin cancellarius : appariteur placé à la barrière séparant la cour de justice du public) est un titre officiel attribué dans de nombreuses sociétés dérivées de l’Empire romain. La fonction d’un chancelier peut être très variable. Le chancelier de France est un grand officier de la couronne nommé par le roi et chargé de l’administration de la Justice du Royaume de France. Henri II créé, en avril 1551, un Office de Garde des Sceaux de France qui a les mêmes pouvoirs et honneurs que le chancelier de France. Celui-ci, à sa mort ou en cas d’incapacité, sera remplacé par le garde des sceaux (seals) de France en exercice, qui deviendra, et portera le titre, de chancelier de France.]

Rabelais, François (ca. 1483–1553), François Rabelais. Tout ce qui existe de ses oeuvres. Louis Moland (1824–1899), editor. Paris: Garnier Frêres, 1884. xliii. Gallica

Traverser etc.

A title assumed by Rabelais’s friend Jean Bouchet.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), The Five Books and Minor Writings. Volume 1: Books I-III. William Francis Smith (1842–1919), translator. London: Alexader P. Watt, 1893. Internet Archive

Xenomanes

Le bon géant et sa cour s’embarquent à Thalasse, tout proche Saint-Malo. Or Saint-Malo est le port d’où partit et où rentra Jacques Cartier, qui, de 1534 à 1542, releva le cours du Saint-Laurent et la carte de Terre-Neuve. On disait encore au dix-septième siècle, à Saint-Malo, que Rabelais avait appris de ce navigateur les termes de la marine et du pilotage, et M. Abel Lefranc croit que le pilote Xénomanes, qui conduit la flotte pantagruéline, n’est autre que ce même Jacques Cartier ou tout autre, puisque Rabelais ne lui a donné aucune caractère particulier, aucune physionomie propre. Il ne faut pas non plus suivre trop attentivement sur la carte l’itinéraire de Pantagruel, qui ne fait escale que dans des îles allégoriques de tont le voyage est surtout satirique.

France, Anatole (1844–1924), Rabelais. Paris: Calmann-Lévy, 1928. p. 167. Gallica

Xenomanes

Nom dérivé du verbe grec [greek], se passionner pour ce qui vient de l’étranger. On a vu dans ce personnage le capitaine-pilote Jean Fonteneau, dit Alfonse de Saintongeois, mort en 1545. Cette identification est plutôt douteuse. Voir R.E.R., X, l. 67 (P.).

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 327. Internet Archive

Lanternoys

Ce pays de Lanternoys rappele le pays des Lanternes du Disciple de Pantagruel (1537). C’est le pays des chimères. Cf. R.E.R., X, 463, et A. Lefranc, Navig. de Pantagruel, passim.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 327. Internet Archive

Xemonames

R. n’aurait pas pu donner ce titre à Xénomanes, sans penser au surnom adopté par son ami Jean Bouchet, Traverseur des voyes périlleuses (de ce monde). Mais il n’est pas nécessaire de penser à une allusion précise à Bouchet. Le surnom de Bouchet et de Xénomanes est probablement emprunté à II Cor., XI, 26.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Le Tiers Livre. Edition critique. Michael Andrew Screech (1926-2018), editor. Paris-Genève: Librarie Droz, 1964.

Xenmomanes

Déjà annoncé dans le chap. XLVII, p. 533. Il s’agit sans doute de Jean Bouchet, poète, grand rhétoriqueur ami de Rabelais, qui s’appelait lui-même Traverseur des voies périlleuses.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Le Tiers Livre. Pierre Michel, editor. Paris: Gallimard, 1966. p. 550.

le grand voyagier & traverseur des voyes perilleuses

Surnom adopté par Jean Bouchet, grand rhétoriqueur poitevin, ami de Rabelais; voir Quart livre, I, p. 537. Allusion à II Cor., XI, 26.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Œuvres complètes. Mireille Huchon, editor. Paris: Gallimard, 1994. p. 550, n. 6.

le grand voyagier et traverseur des voyes perilleuses

Surnom de Jean Bouchet, ami de Rabelais, qui joue à le reprendre pour l’appliquer à Xenomanes. Peur-être songe-t-il a son origine paulinienne (II Cor. XI, 26). Est-ce une façon d’indiquer que la fin du livre est un allégoire de sens spirituel?

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Le Tiers Livre. Edition critique. Jean Céard, editor. Librarie Général Français, 1995. p. 444.

xeno-

xeno-, before a vowel xen-, repr. Greek ceno-, cen-, a guest, stranger, foreigner; foreign, strange; used in various scientific and other terms.


manes

manes [Latin manes pl. By some scholars supposed to be the pl. of OLatin ma¯nis good (compare im-manis cruel).]

The deified souls of departed ancestors (as beneficent spirits; opposed to larvæ and lemures, the malevolent shades of the Lower World). Also, the spirit, `shade’ of a departed person, considered as an object of homage or reverence, or as demanding to be propitiated by vengeance.

1390 Gower Conf. II. 173 Thei hadden goddes,… And tho be name Manes hihten, To whom ful gret honour thei dihten.

1609 Holland, translator Amm. Marcell. xv. vii. 43 As if they meant with Romane bloud to sacrifice unto their wicked Manes.

1670 Dryden 1st Pt. Conq. Granada iv. ii, The manes of my son shall smile this day, While I, in blood, my vows of vengeance pay.

1703 Pope Thebais 752 Let eternal fame Attend thy Manes, and preserve thy name.

1792 Burke Corr. (1844) III. 381 The Chevalier may owe it to the manes of the fallen nobility… to put his name to his own defence and theirs.

1869 Lecky Europ. Mor. (1877) I. ii. 272 The games were… intended as human sacrifices to appease the Manes of the dead.


mane

mane, adopted from Scotch Obsolete Also 6 maine, magne.

[adopted from Old French maine, maigne, magne:-Latin magnum great.] In Chairlis the mane, Charles the Great, Charlemagne.

C. 1475 Rauf Coil3ear 205 Thus said gentill Charlis the Mane To the Coil3ear.

1535 Stewart Cron. Scot. II. 344 Chairlis the Mane, the quhilk wes king of France,… To king Achay ane herald he hes send.

1552 Reg. Privy Council Scot. I. 129 Sen the tyme of Achaus kyng of Scotland and Chairlis the Maine king of France.

1596 Dalrymple tr. Leslie’s Hist. Scot. I. 264 The king, Charles the Magne

.


Xenomanes

Panurge’s hirsute pal Xenomanes was the expedition’s pilot. Prior to the departure, he presented Gargantua with his universal hydrographic chart, on which was plotted the fleet’s intended route to the Oracle of the Bottle.

Panurge respondit que son amy Xenomanes leurs suffiroit, et d’abondant deliberoit passer par le pays de Lanternoys et la prendre quelque docte et utile lanterne, laquelle leurs seroit pour ce voyage ce que feut la Subylle a Aenas descendent es champs Elisiens. The Third Book, 47.44

LeFranc supposes Xenomanes was the nickname of Jean Fontenau, called Jean Alfonse le Saintongeais, who piloted Roberval in 1541, a supposition supported by Pierre Margry, who was the first to occupy himself with the Cosmographie manuscript. This is contested by Sainéan and others, and LeFranc notes that Xenomanes’ moniker, “the great voyageur and traverser of perilous ways,” resembles that used by Jean Bouchet of Poitiers in his 1541 book, Les triomphes de la noble et amoureuse Dame, et l’Art d’honnestement aimer. Xenomanes’ name derives from the Greek, meaning one who has a passion for strange places.

Editor, Pantagruelion. Pantagruelion

PREVIOUS

NEXT

Posted . Modified 31 December 2018.

others of the noble house

PREVIOUS

NEXT

and others of the noble house,

Original French:  & aultres de la noble maiſon,

Modern French:  & aultres de la noble maison,



Notes

Gymnaste

Gymnaste. Rabelais, Gargantua (1542)
Illustration from Chapitre 33. Comment Gymnaste soupplement tua le capitaine Tripet, et aultres gens de Picrochole. (Same illustration used for Le Moyne]

Rabelais, François (1483?–1553), Gargantua. La Vie très horrificque du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas, abstracteur de quinte essence. Livre plein de pantagruélisme. Lyon: Françoys Juste, 1542. p. 219. Bibliothèque nationale de France

Le Chevalier

Chevalier. Desprez, Recueil de la diversité des habits (1564)
Quant vous verrez un si riche Collier
Porter a l’homme, ou blame ne peut mordre,
Pensez que c’est un Chevalier de l’ordre,
Ayant du Roy un don tant singulier.

Desprez, François (1525-1580), Recueil de la diversité des habits. qui sont de present en usage, tant es pays d’Europe, Asie, Affrique, & Isles sauvages, Le tout fait apres le naturel. Paris: Richard Breton, 1564. Bibliothèque nationale de France

la noble maison

De la maison de Pantagruel.

Rabelais, François (1483?–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 327. Internet Archive

PREVIOUS

NEXT

Posted . Modified 10 November 2019.

accompanied by Panurge

PREVIOUS

NEXT

accompanied by Panurge,

Original French:  acõpaigné de Panurge,

Modern French:  accompaigné de Panurge,



Notes

Panurge

Panurge. Plan, Bibliographie Rabelaisienne (1904)
Title page of Panurge disciple de Pentagruel. After 1538? [Rabelais not the author.]

Plan, Pierre-Paul, Bibliographie Rabelaisienne. Les éditions de Rabelais de 1532 à 1711. Catalogue raisonné descriptif et figuré, illustré de cent soixante-six facsimilés (titres, variantes, pages de texte, portraits). Paris: Imprimerie nationale, 1904. p. 53. Internet Archive

Pantagruel, Chapter 6

Panurge. Rabelais, Pantagruel 1542, Chapter 9
Comment Pantagruel trouva Panurge lequel il ayma toute sa vie. Chapitre. ix.
How Pantagruel found Panurge whom he loved all his life. Chapter 9

Rabelais, François (1494?–1553), Pantagruel, roy des Dipsodes, restitué à son naturel, avec des faictz et prouesses espoventables, composez par feu M. Alcofribas, abstracteur de quinte essence. Lyon: Francoys Juste, 1542. Ch. 4, f. 35r. Gallica

TL 1547 Chapter 9

Panurge and Pantagruel. Rabelais, Tiers Livre 1547. Chapter 9.
Comment Panurge se conseille à Pantagruel pour sçavoir si’l se doit marier. Chap IX.
How Panurge seeks advice from Pantagruel whether he ought to marry.

Rabelais, François (1494?–1553), [Illustrations du Tiers livre des faictz et dictz héroïques du noble Pantagruel.]. Valence-Lyon: Claude La Ville, 1547-1548. f. 9. Gallica

Panurge mange son blé en herbe

Panurge mange son blé en herbe

Rabelais, François (1494?–1553), Les Cinq livres de F. Rabelais, publiés avec des variantes et un glossaire. Livre 3: Pantagruel. Paul Chéron, editor. Paris: Librairie des Bibliophiles, 1876. Bibliothèque nationale de France

Comment Panurge prend conseil de Epistemon Chapitre XXIIII.

Laissans la Villaumère, & retournans vers Pantagruel, par le chemin Panurge s’adressa à Epistemon, & luy dist.

Compère mon antique amy, vous voyez la perplexité de mon esprit. Vous sçavez tant de bons remèdes. Me sçauriez vous secourir?

Epistemon print le propous, & remonstroit Panurge comment la voix publicque estoit toute consommée en mocqueries de son desguisement: & luy conseilloit prendre quelque peu de Ellebore, affin de purger cestuy humeur en luy peccant, & reprendre ses accoustremens ordinaires.

Ie suys (dist Panurge) Epistemon mon compère, en phantasie de me marier. Mais ie crains estre coqu & infortuné en mon mariage. Pourtant ay ie faict veu à sainct François la ieune, lequel est au Plessis lez Tours reclamé de toutes femmes en grande devotion (car il est premier fondateur des bons hommes, lesquelz elles appetent naturellement) porter lunettes au bonnet, ne porter braguette en chausses, que sus ceste mienne perplexité d’esprit ie n’aye eu resolution aperte.

C’est (dist Epistemon) vrayment un beau & ioyeulx veu. Ie me esbahys de vous, que ne retournez à vous mesmes, & que ne revocquez vos sens de ce farouche esguarement en leur tranquillité naturelle. Vous entendent parler, me faictez souvenir du veu des Argives à la large perrucque, les quelz ayant perdu la bataille contre les Lacedaemoniens en la controverse de Tyrée, feirent veu: cheveux en teste ne porter, iusques à ce qu’ils eussent recouvert leur honneur & leur terre: du veu aussi du plaisant Hespaignol Michel Doris, qui porta le trançon de grève en sa iambe. Et ne sçay lequel des deux seroit plus digne & meritant porter chapperon verd & iausne à aureilles de lièvre, ou icelluy glorieux champion, ou Enguerrant qui en faict le tant long, curieux, & fascheux compte, oubliant l’art & manière d’escrire histoires, baillée par le philosophe Samosatoys. Car lisant icelluy long narré, l’on pesne que doibve estre commencement, & occasion de quelque forte guerre, ou insigne mutation des Royaulmes: mais en fin de compte on se mocque & du benoist champion, & de l’Angloys qui le deffia, & de Enguerrant leur tabellion: plus baveux qu’un pot à moustarde. La mocquerie est telle que de la montaigne d’Hiorace, laquelle crioyt & lamentoyt enormement, comme femme en travail d’enfant. A son cris & lamentation accourut tout le voisinaige en expectation de veoir quelque admirable & monstrueux enfantement, mais en fin ne nasquit d’elle qu’une petite souriz.

Non pourtant (dist Panurge) ie m’en soubrys. Se mocque qui clocque. Ainsi seray comme porte mon veu. Or long temps a que avons ensemble vous & moy, foy & amitié iurée, par Iuppiter Philios, dictez m’en vostre advis. Me doibz ie marier, ou non?

Certes (respondit Epistemon) le cas est hazardeux, ie me sens par trop insuffisant à la resolution. Et si iamais feut vray en l’art de medicine le dict du vieil Hippocrates de Lango, IUGEMENT DIFFICILE, il est cestuy endroict verissime. I’ay bien en imagination quelques discours moienans les quelz nous aurions determination sus vostre perplexité. Mais ilz ne me satisfont poinct apertement. Aulcuns Platonicques disent que qui peut veoir son Genius, peut entendre ses destinées. Ie ne comprens pas bien leur discipline, & ne suys d’advis que y adhaerez. Il y a de l’abus beaucoup. I’en ay veu l’expereince en un gentil home studieux & curieux on pays d’Estangourre. C’est le poinct premier. Un aultre y a. Si encores regnoient les oracles de Iuppiter en Mon: de Apollo en Lebadie, Delphes, Delos, Cyrrhe, Patare, Tegyres, Preneste, Lycie, Colophon: en la fontaine Castallie près Antioche en Syrie: entre les Branchides: de Bacchus, en Dodone: de Mercure, en Phares près Tatras: de Apis, en Aegypte: de Serapis, en Canobe: de Faunus, en Maenalie & en Albunée près Tivoli: de Tyresias, en Orchomène: de Mopsus, en Cilicie: de Orpheus, en Lesbos: de Trophonius, en Leucadie. Ie seroys d’advis (paradventure non seroys) y aller & entendre quel seroit leur iugement sus vostre entreprinse. Mais vous sçavez que tous sont devenuz plus mutz que poissons, depuys la venue de celluy Roy servateur, on quel ont prins fin tous oracles & toutes propheties: comme advenente la lumière du clair Soleil disparent tous Lutins, Lamies, Lemures, Guaroux, Farfadetz, & Tenebrions. Ores toutesfoys qu’encores feussent en règne, ne conseilleroys ie facillement adiouster foy à leurs responses. Trop de gens y ont esté trompez. D’adventaige mist sus à Lollie la belle, avoir interrogué l’oracle de Apollo Clarius pour entendre si mariée elle seroit avecques Claudius l’empereur. Pour ceste cause feut premierement banie, & depuys à mort ignominieusement mise.

Mais (dist Panurge) faisons mieulx. Les isles Ogygies ne sont loing du port Sammalo, faisons y un voyage après qu’aurons parlé à nostre Roy. En l’une des quatre, laquelle plus à son aspect vers Soleil couchant, on dict, ie l’ay leu en bons & antiques autheurs, habiter plusieurs divinateurs, vaticinateurs, & prophètes: y estre Saturne lié de belles chaines d’or, dedans une roche d’or, alimenté de Ambrosie & Nectar divin, les quelz iournellement luy sont des cieulx transmis en abondance par ne sçay quelle espèce d’oizeaulx (peut estre que sont les mesmes Corbeaulx, qui alimentoient es desers sainct Paul premier hermite) & apertement predire à un chascun qui veult entendre son sort, sa destinées, & ce que luy doibt advenir. Car les Parces rien ne sillent, Iuppiter rien ne propense & rien ne delibère, que le bon père en dormant ne congnoisse. Ce nous seroit grande abbreviation de labeur, si nous le oyons un peu sus ceste mienne perplexité.

C’est (respondit Epistemon) abus trop evident, & fable trop fabuleuse. Ie ne iray pas.

Rabelais, François (1494?–1553), Le Tiers Livre des Faicts et Dicts Heroïques du bon Pantagruel: Composé par M. Fran. Rabelais docteur en Medicine. Reueu, & corrigé par l’Autheur, ſus la cenſure antique. L’Avthevr svsdict ſupplie les Lecteurs beneuoles, ſoy reſeruer a rire au ſoixante & dixhuytieſme Liure. Paris: Michel Fezandat, 1552. Ch. 24. Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes

Panurge

Clef des allégories du Roman de Rabelais. Donnée au XVIIe siècle. Cette clef ne mérite pas d’etre prise au sérieux. Elle peut cependant donner une idée des interprétations arbitraires dont le Roman de Rabelais a été l’object, et nous n’avons pas jugé inutile de la reproduire.

Panurge = Le cardinal d’Amboise [Georges d’Amboise, dit le cardinal d’Amboise, né en 1460 au château de Chaumont-sur-Loire, près d’Amboise et mort le 25 mai 1510 à Lyon, cardinal et archevêque de Rouen à partir de 1498, fut premier ministre de Louis XII et un mécène (patron of the arts) français.]

Rabelais, François (1494?–1553), François Rabelais. Tout ce qui existe de ses oeuvres, Gargantua-Pantagruel, Pantagrueline Prognostication,…. Louis Moland (1824–1899), editor. Paris: Garnier Frêres, 1884. xliii. Gallica

Chapter 24. How Panurge taketh Counsel of Epistemon

As they were leaving Villaumere and returning towards Pantagruel, on the way Panurge addressed himself to Epistemon, and said to him: “Gossip, my ancient Friend, you see the Perplexity of my Mind. And you know such a Number of good Remedies. Could you not succour me?”

Epistemon took up the Subject, and represented to Panurge how the common Talk was entirely taken up with Scoffings at his Disguise; wherefore he advised him to take a little Hellebore, in order to purge him of this peccant Humour, and to resume his ordinary Apparel.

“My dear Gossip Epistemon,” quoth Panurge, “I am in a Fancy to marry me, but I am afraid of being a Cuckold and unfortunate in my Marriage.

“Wherefore I have made a Vow to Saint Francis the Younger [1], who at Plessis-lez-Tours is in much Request and Devotion of all Women (for he is the first Founder of the Fraternity of Good Men, whom they naturally long for), to wear Spectacles in my Cap and to wear no Cod-piece on my Breeches, till I have a clear Settlement in the Matter of this my Perplexity of Mind.”

“’Tis indeed,” said Epistemon, “a rare merry Vow. I am astonished that you do not return to yourself and recall your Senses from this wild Straying abroad to their natural Tranquillity. “When I hear you talk thus, you remind me of the Vow of the Argives of the long Wig [2], who having lost the Battle against the Lacedaemonians in the Quarrel about Thyrea, made a Vow not to wear Hair on their Head till they had recovered their Honour and their Land; also of the Vow of the pleasant Spaniard Michael Doris, who ever carried the Fragment of Thigh-armour on his Leg.

” And I do not know whether of the two would be more worthy, and deserving to wear a green and yellow [3] Cap and Bells with Hare’s Ears, the aforesaid vainglorious Champion, or Enguerrant [4], who makes concerning it so long, painful and tiresome an Account, quite forgetting the proper Art and Manner of writing History, which is delivered by the Philosopher of Samosata [5] ; for in reading this long Narrative, one thinks it ought to be the Beginning and Occasion of some formidable War, or notable Change in Kingdoms. But at the End of the Story one only scoffs at the silly Champion, and the Englishman who defied him, as also at the Scribbler Enguerrant, who is a greater Driveller than a Mustard-pot.

“The Jest and Scorn thereof is like that of the Mountain in Horace [6], which cried out and lamented enormously, as a Woman in Travail of Child-birth. At its Cries and Lamentation the whole Neighbourhood ran together, in expectation to see some marvellous and monstrous Birth, but at last there was born of it nought but a little Mouse.”

“For all your mousing,” said Panurge, “I do not smile[7] at it ‘Tis the Lame makes game [8]. I shall do as my Vow impels me. Now it is a long Time since you and I together did swear Faith and Friendship by Jupiter Philios. Tell me, then, your Opinion thereon ; ought I to marry or not ? ”

“Verily,” replied Epistemon, “the Case is hazardous; I feel myself far too insufficient to resolve it; and if ever in the Art of Medicine the dictum of the old Hippocrates [9] of Lango [10], that ‘Judgment is difficult,’ was true, it is certainly most true in this Case.

“I have indeed in my Mind some Discourses, by means of which we could get a Determination on your Perplexity ; but they do not satisfy me clearly.

“Some Platonists declare that the Man who can see his Genius can understand his Destinies [11]. I do not understand their Doctrine, and am not of Opinion that you should give your Adhesion to them; there is much Error in it. I have seen it tried in the case of a studious and curious Gentleman in the Country of Estangourre [12]. That is Point the first.

” There is also another Point. If there were still any Authority in the Oracles

  • of Jupiter in Ammon,
  • of Apollo in Lebadia, Delphi, Delos, Cyrrha, Patara, Tegyra, Praeneste [13], Lycia, Colophon ; at the Fountain of Castalia, near Antioch [14] in Syria, among the Branchidae [15];
  • of Bacchus in Dodona [16],
  • of Mercury at Pharae near Patras,
  • of Apis in Egypt,
  • of Serapis at Canopus,
  • of Faunus in Maenalia and at Albunea near Tivoli,
  • of Tiresias at Orchomenus,
  • of Mopsus [17] in Cilicia,
  • of Orpheus in Lesbos,
  • of Trophonius in Leucadia [18],

I should be of Opinion — perhaps I should not — that you should go thither and hear what would be their Judgment on your present Enterprise.

“But you know that they have all become more [19] dumb than Fishes since the Coming of that Saviour King, what time all Oracles and all Prophecies made an End; as when, on the Approach of the Light of the radiant Sun, all Spectres, Lamiae, Spirits, Ware-wolves, Hobgoblins and Dung-beetles disappear. Moreover, even though they were still in vogue, I should not counsel you to put Faith in their Responses too readily. Too many Folks have already been deceived thereby.

“Besides, I remember to have read that [20] Agrippina put upon the fair Lollia the Charge of having interrogated the Oracle of Apollo Clarius, to learn if she should ever be married to the Emperor Claudius; and for this Reason she was first banished, and afterwards ignominiously put to Death.”

“But,” said Panurge, “let us do better. The Ogygian [21] Islands are not far from the Harbour of St. Malo. Let us make a Voyage thither after we have spoken to our King on the Subject.

“In one of the four which hath its Aspect more turned towards the Sunset, it is reported — I have read it in good and ancient Authors — that there dwell several Soothsayers, Vaticinators and Prophets; that Saturn [22] is there bound with fine Chains of Gold, within a Cave of a golden Rock, nourished with divine Ambrosia and Nectar, which are daily transmitted in abundance to him from the Heavens by I know not what kind of Birds — it may be, they are the same Ravens which fed St Paul [23], the first Hermit, in the Desert — and that he clearly foretells to every one who wishes to hear, his Lot, his Destiny and that which must happen to him ; for the Fates spin nothing, Jupiter projects nothing, deliberates nothing, which the good Father knoweth not in his Sleep. It would be a great Abbreviation of Labour for us, if we should hearken a little to him on this Perplexity of mine.”

“That is,” replied Epistemon, “an Imposture too evident, and a Fable too fabulous. I will not go.”

Smith’s notes

1. St. Francis de Paule, to distinguish him from St. Francis of Assisi. He had been surnamed le bon homme by Louis XI., and consequently the Minims founded by him, had obtained this name. Cf. iii. 22, n.3. Their first cloister was founded at Plessis-les-Tours, of which Scott speaks often in Quentin Durward. Duchat points out that lepers also were called les bons hommes in France, as being lecherous.

2. Herodotus i. 82

3. The colours, etc., of the fool’s dress in the middle ages.

4. Enguerrant de Monstrelet, governor of Cambray, continuer of Froissart’s history from 1400 to 1467, in the second Book of his Chronicles tells the Story in many pages how the Spaniard Michael d’Oris and an Englishman named Prendergast defied one another, and went backwards and forwards many times, and it all came to nothing.

5. Lucian, de histor. conscrib.

6. Parturiunt monies, nascetur ridiculus mus. Hor. A.P. 139.

7. The pun of souris (mouse) and soubris (smile) occurs in the following extract :

Sire Lyon (dit le fils de souriz)
de ton propos certes je me soubriz.
— Cl. Marot, Epistre à son ami Lyon (xi. 1. 55).

8. Loripedem rectus derideat, Aethiopem albus.
—Juv. ii. 23.

9. In this sentence of Epistemon there are two quotations from the first aphorism of Hippocrates.

10. Lango is the modern name of Cos, the birthplace of Hippocrates.

11. In answer to Porphyrius, lamblichus writes: [greek text] (de Myst. ix. 3) Cf. Serv. ad Aen. vi. 743.

12. Estrangourre, or Estangor, as it occurs in the Romance of Lancelot du Lac, is East Anglia, one of the divisions of the Saxon Heptarchy.

13. Praeneste. It is to Fortuna and not to Apollo that the temple here is dedicated, and it was especially the sortes Praenestinae that were celebrated as prophetic. Cf. Cic. de Div. ii. 41, §§ 86, 87.

14. Antioch. The reference is to a celebrated grove and sanctuary of Apollo called Daphne, near Antioch (Josephus, B. J. i. 12 § 5; and others.

15. Branchidae. The temple of Apollo at Didymi, at Branchidae in the Milesian territory, is mentioned by Herodotus (i. 46, 92, etc.); Strabo, p. 634; Pausanias, vii. 2, § 5; and others.

16. There was no special oracle of Bacchus at Dodona.

17. Mopsus, son of Manto, daughter of Tiresias.

18. Leucadia should be Lebadeia in Boeotia. Trophonius was the architect of the temple of Apollo at Delphi, and after his death was worshipped as a hero. He had a celebrated oracle in a cave at Lebadeia (v . 36). Cf. Herod., i. 46; Pausanias, ix. 37-39 ; Aristoph. Nub. 508.

19. Cf. Plutarch de orac. def. and v. 47, n. 2.

20. Tac. Ann. xii. 22.

21. The island of Ogygia is Calypso’s island in the Odyssey, and according to Homer (Od. v. 280) is eighteen days’ voyage from the island of the Phaeacians in the far north-west. According to Plutarch (de facie in orbe Lunae, c. 26 941 A), it is five days’ sail from Great Britain to the west, and there are three other islands equally distant from it and each other, in one of which Saturn is chained. Motteux conjectures with probability that the Channel Islands are intended by Rabelais. The legend is employed by Keats at the beginning of his Hyperion.

22. Plut. de fac. in orb. Lun. c. 26, 942 A.

23. The allusion is not to the apostle but to the hermit St. Paul, who is said to have lived in the time of the Emperor Decius, and to have been fed by ravens. Cf. Legenda Aurea, cap. xv.

Rabelais, François (1494?–1553), The Five Books and Minor Writings. Volume 1: Books I-III. William Francis Smith (1842–1919), translator. London: Alexader P. Watt, 1893. p. 484. Internet Archive

Of the Qualities and Disposition of Panurge [Pantagruel, Chapter XVI]

Panurge was of middle Stature, neither too tall nor too short, and had somewhat of an aquiline Nose, made like the Handle of a Razor ; and at that time was five-and-thirty years of Age or thereabouts, smart enough for gilding, like a leaden Dagger [1], a fine Fellow in his Person, except that he was a bit rakish and by Nature subject to a Malady, which was called at that Time

The Lack of Money, Pain unparalleled. [2]

However, he had sixty-three Ways to find some at his Need, the most honourable and common of which was by means of Larceny stealthily perpetrated; he was mischievous, a Sharper, a Tippler, a Roysterer, a dissolute Footpad if there was one in Paris,

And for the rest, the best Lad in the World. [3]

1. Fr. fin a dorer comme une dague de plomb, meaning ‘a good- for – nothing cheat,’ fin having a double meaning of ‘fine’ and ‘crafty,’ and the other words referring to the utter worthlessness of the leaden dagger.

2. A proverbial expression to be found in the refrains of many poets contemporary with Rabelais.

3. A line taken from Marot in a passage descriptive of a rascally servant who had robbed him.

Rabelais, François (1494?–1553), The Five Books and Minor Writings. Volume 1: Books I-III. William Francis Smith (1842–1919), translator. London: Alexader P. Watt, 1893. p. 286. Internet Archive

Panurge

A companion of Pantagruel’s, not unlike our Rochester and Buckingham in the reign of the mutton-eating king. Panurge was a desperate rake, was always in debt, had a dodge for every scheme, knew everything and something more, was a boon companion of the mirthfullest temper and most licentious bias; but was timid of danger, and a desperate coward. He enters upon ten thousand adventures for the solution of this knotty point. “Whether or not he ought to marry?” and although every response is in the negative, disputes the ostensible meaning, and stoutly maintains that no means yes. (Greek for factotum.) (Rabelais.)

Panurge, probably meant for Calvin, though some think it is Cardinal Lorraine. He is a licentious, intemperate libertine, a coward and knave. Of course, the satire points to the celibacy of the clergy.

As Panurge asked if he should marry. Asking advice merely to contradict the giver of it. Panurge asked Pantag’ruel’ whether he advised him to marry, “Yes,” said Pantagruel. When Panurge urged some strong objection, “Then don’t marry,” said Pantagruel; to which the favourite replied, “His whole heart was bent on so doing.” “Marry then, by all means,” said the prince, but Panurge again found some insuperable barrier. And so they went on; every time Pantagruel said “Yea,” new reasons were found against this advice; and every time he said “Nay,” reasons no less cogent were discovered for the affirmative. (Rabelais: Gargantua and Pantagruel, bk. iii. 9.

Besides Pantagruel’, Panurge consulted lots, dreams, a sibyl, a deaf and dumb man, the old poet Rominagrobis, the chiromancer Herr Trippa, the theologian Hippothadée, the physician Rondibilis, the philosopher Trouillogan, the court fool Triboulet, and, lastly, the Oracle of the Holy Bottle.

Brewer, E. Cobham (1810–1897), Dictionary of Phrase and Fable. giving the derivation, source, or origin of common phrases, allusions, and words that have a tale to tell. To which is added a concise bibliography of English literature. New ed., rev., corr., and enl.. Philadelphia: Henry Altemus, 1898. Bartleby

Panurge

Il s’institue ainsi, entre le roi Pantagruel et son compagnon Panurge, des relations qui n’existaient pas dans Pantagruel. Haut en couleurs et plein d’inventivité, Panurge était certes un personnage remarquable, dont on pourrait, du reste, montrer que les aventures étaient en quelque manière parallèles de celles de Pantagruel. Mais il n’avait nul emploi propre : le voici désormais associé au gouvernement. On ne le verra certes guère dans l’exercice de ses nouvelles fonctions, sinon une fois, et fugitivement, au chapitre VII (p. 83), quand, pour payer les frais du coûteux ornement de son nouvel accoutrement, il pressure ses sujets. Mais ce détail s’ajoute à son art de dépenser sans compter le revenu de sa châtellenie que rapporte le chapitre II. Et l’on voit Pantagruel demander compte à Panurge de cette conduite.
C’est l’occasion de l’éloge des dettes, sur lequel il faudra revenir. Pour l’instant, je note seulement que Panurge se trouve désormais agir sous le regard de Pantagruel, et qu’il en sera ainsi dans tout le Tiers Livre. Cette relation, Panurge ne cherche nullement à s’y soustraire : le fait même de tenter de se justifier devant Pantagruel de sa pratique de la dépense revient à reconnaître son autorité, et il se soumet à son maître, fût-ce de mauvais cœur, quand Pantagruel, faisant fi de son éloge des dettes, lui remet les siennes ; bien plus, décidé à se marier, c’est Panurge qui vient lui-même solliciter le conseil et l’avis de Pantagruel.

Céard, Jean, Présentation du Tiers Livre. 2006. Vox Poetica

panurgic

panurgic, a. rare. [adaptation of late Greek panourgiko´j knavish, formed on panourgoj ready to do anything, knavish, formed on pan- all + e’´rgon work.]

Able or ready to do anything.

1873 Morley Rousseau I. 291 Rousseau bade..the panurgic one to attend to his own affairs.

1878 Morley Diderot II. xvii. 279 No less panurgic and less encyclopædic a critic than Diderot himself could [etc.].


Panurge

Panurge (from Greek: Πανοῦργος / Panoûrgos meaning “He who makes everything”) is one of the principal characters in Gargantua and Pantagruel, a series of five novels by François Rabelais. Especially important in the third and fourth books, he is an exceedingly crafty knave, libertine, and coward.

In Chapter 9 of Pantagruel he shows he can speak many languages (German, Italian, Scottish, Dutch, Spanish, Danish, Hebrew, Greek, Latin and French), including some of the first examples of a constructed language.

In French, reference to Panurge occurs in the phrase mouton de Panurge, which describes an individual that will blindly follow others regardless of the consequences. This, after a story in which Panurge buys a sheep from the merchant Dindenault and then, as a revenge for being overcharged, throws the sheep into the sea. The rest of the sheep in the herd follow the first over the side of the boat, in spite of the best efforts of the shepherd.


PREVIOUS

NEXT

Posted . Modified 31 December 2020.